Engagement syndical, institutions représentatives, résultats et effets sur l’emploi et la carrière

L’engagement syndical est une volonté individuelle d’aider ses collègues par des actions concrètes.

Chaque délégué syndical, chaque élu, chaque représentant syndical participe à une action collective destinée à améliorer les conditions de travail des salariés de l’entreprise.

Il peut parfois avoir un salaire pour cela, ce sont les heures de “délégation”, qui sont payées par l’employeur, avec un volume adapté au mandat.

Combien ?

Pour un délégué syndical, 24 heures par mois. Si le salarié est à temps plein, ces 24 heures sont incluses dans son temps de travail global et habituel.

Quand le salarié est à temps partiel, ces heures peuvent s’ajouter à ses heures de travail normales.

L’organisation syndicale finance aussi des actions diverses, et notamment la prise en charge des frais, ou de matériels mais pas de salaires.

Normalement, dans un fonctionnement classique, le délégué syndical (mais aussi l’élu ou le représentant syndical) ne reçoit aucun avantage pour lui-même et donne plutôt de son temps pour sa mission dans l’organisation.

Il rend compte de ses actions au quotidien en lien avec les projets et les dossiers en cours de son organisation syndicale.

En France, des études récentes démontrent que l’engagement syndical est un frein à la progression de l’entreprise. C’est le cas du baromètre édité en 2019 par l’Organisation Internationale du Travail et le Défenseur des Droits.

60% des personnes interrogées, titulaires d’un ou plusieurs mandats, déclarent que leur charge de travail n’a pas été adaptée suite à la prise de leur dernier mandat.

C’est particulièrement la cas chez Adrexo pour les personnes en postes à temps pleins.

44 % des délégués ou élus, estiment qu’ils ont été victimes de mesures discriminatoires à un moment de leur mandat.

D’ailleurs, dans la liste des facteurs qui dissuadent un salarié de se syndiquer, on trouve en première position (35%), la peur de faire l’objet de représailles de la part de la direction.

La loi protège les élus et délégués et permet de faire un entretien et un constat en début et fin de mandat pour apprécier si le salarié n’a pas été victime d’un frein dans sa progression professionnelle, et si la charge de travail a bien été adaptée, toutefois, la période du mandat peut se révéler difficile à gérer pour le salarié.

Chez Adrexo, l’entreprise se refuse à donner suite aux demandes d’organisation d’entretiens de fin de mandat, pourtant prévus dans le code du travail, un bon moyen de ne pas évoquer les problèmes.

Il faut donc saluer ceux qui remplissent ces missions, au service des autres, dans toutes les organisations syndicales.

Depuis la réforme des I.R.P. (Institutions Représentatives du Personnel), le nombre des délégués a été considérablement réduit puisque il n’y a plus de délégués du personnel.

Dans l’entreprise Adrexo, là ou 2, 4 voire 6 délégués du personnel étaient présents sur une agence et ses relais, il n’y a plus aujourd’hui aucun délégué, la fonction n’existe d’ailleurs plus du tout dans le code du travail.

Tous les élus sont rassemblés dans le C.S.E., et ont à tenir à la fois le rôle des anciens délégués du personnel (sans présence quotidienne de terrain sur un groupe d’établissement, sans réunion mensuelle avec la hiérarchie locale, et sans pouvoirs locaux), mais aussi celui de l’ancien C.H.S.C.T. (Hygiène et sécurité) en plus des rôles habituels de l’ancien comité d’entreprise dans les domaines de surveillance sociale, économique, stratégique, et, enfin, de l’organisation de la distribution du budget des œuvres sociales.

Beaucoup de missions pour peu d’élus (une trentaine pour Adrexo) et un rôle renforcé qui nécessite plus de travail, de présence et de déplacements, plus d’études et de rédactions de rapports, si les élus veulent pouvoir faire avancer les dossiers.

La encore, pour Adrexo, le nouveau C.S.E. a vite montré ses limites, d’une part, du simple fait de la nouvelle organisation légale de l’institution, largement affaiblie, et d’autre part, le manque d’investissement d’un certain nombre d’élus qui ne produisent rien, aucune étude, aucune recherche, aucun rapport, et se satisfont d’être présents aux réunions mensuelles.

Peu s’investissent dans des commissions ou y participent réellement, peu cherchent réellement à faire avancer des dossiers par des études, des enquêtes, peu sont au contact des salariés quotidiennement et finalement peu concrétisent un investissement personnel important.

La volonté des pouvoirs publics est de réduire le nombre d’élus pour réduire le coût de ces institutions dans l’entreprise, mais c’est aussi, de fait, une volonté de professionnaliser la fonction puisque chaque élu ne peut plus se contenter d’être spectateur mais doit assumer un vrai poste à responsabilités, au risque d’être rapidement mis en cause pour son inertie.

L’éloignement des élus des lieux de travail, et donc des salariés, que nous regrettons, notamment par la suppression des D.P., impose d’avantage de déplacements et de contacts pour maintenir un lien efficient avec les salariés. Sur ce point, le numérique a son rôle à jouer, mais ne remplace pas tout.

Le nombre d’heures disponibles n’est sans doute pas suffisant pour remplir cette tache complétement et autant qu’il serait nécessaire de la faire, et la fonction nécessite aujourd’hui d’aller au delà de ce qui est financé, par un investissement personnel.

Cependant, le nouveau C.S.E. n’apporte aucune obligation sur l’aménagement du poste de travail et sur la garantie d’égalité de traitement des élus par rapport à leurs collègues. Il nous apparaît donc contradictoire de vouloir professionnaliser, par la loi, ces fonctions sans apporter de nouvelles dispositions en faveur du traitement des élus, mais la mesure vise clairement à affaiblir les organisations syndicales et n’avait pas pour but d’apporter d’avancées sociales…

Il appartiendra donc aux élus et délégués et à leurs organisations syndicales de faire respecter leurs droits à chaque fois qu’ils estimeront avoir fait l’objet d’attaques.

Pour pouvoir travailler, il faut donc aujourd’hui une complète osmose entre l’organisation syndicale et ses représentants, désignés ou élus.

Le C.S.E., c’est l’étude, la surveillance, le questionnement de la direction, le syndicat, c’est son bras armé qui coordonne l’action que les élus n’ont plus, qui revendique, qui cherche à ouvrir des droits nouveaux.

En refusant les exclusives, et les invitations à jouer chacun dans son univers, que les directions appellent de leurs vœux, les syndicats représentatifs peuvent peser efficacement sur les choix de la direction, tout simplement en soutenant les élus et représentants et en apportant des possibilités d’actions concertées.

“Viens ma petite sœur, en s’unissant, on à moins peur, des loups qui guettent le trappeur”

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2 Commentaires

  1. Bonjour juste pour dire et rassurer que le salaire a était versé se matin banque populaire

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