Story Time – Branche : négociations annuelles à minima

Nous étions récemment conviés à une réunion de négociation de la convention collective avec les autres syndicats représentatifs.

Objet : Négociation Annuelle Obligatoire de branche d’activité : la convention collective.

Convocation pour 9 heures à coté de Paris.

Arrivant de nos provinces, impossible de ne pas arriver la veille (via le rail) et de solliciter une modeste chambrée pour la nuit.

Nous sommes syndicalistes, pas begueulles, et prêt à affronter les pires conditions, ça fait partie du jeu.

Après avoir dîné dans un luxueux restaurant américain servant de steaks surgelés, nous voici reçus dans un établissement (du 14eme arrondissement avec vue sur le périphérique à droite et le cimetière à gauche) et affichant des l’accueil les réserves de rigueur.

Ce sera douche et toilettes sur le palier.

On savait Milee dans l’embarras mais la… on en a la confirmation.

A la douche…. Ah salut camarade, tu viens pour la réunion de demain ? Ah non, moi j’suis logé par le Samu social pour une semaine… ah… désolé camarade, je t’avais pris pour un collègue…. Courage et bonne nuit….

Bon, ce n’est pas très grave, après tout, nous ne sommes pas là pour faire du tourisme et encore profiter du luxe d’un hôtel avec douche dans la chambre, chacun doit savoir faire des sacrifices, les temps sont durs.

Toutefois, nous apprenons que la dite chambre a tout de même coûtée plus de 100 euros, c’est vous dire si la sélection a du être pointue.

Ensuite, réunion !

Car c’est le plus important et finalement l’unique intérêt de ce voyage.

“Bla bla bla, on a pas d’argent, on peut pas négocier, au revoir, merci, bon retour…”

Toutes les organisations syndicales avaient communiqué au préalable leurs revendications, dont certaines ne génèrent pas de dépenses, peu importe…

En l’absence du président du syndicat patronal (également patron d’Adrexo) qui s’était fait excuser, c’est la vice présidente (également patronne de Mediapost) qui présidait la séance et qui a rapidement annoncé devoir clore la réunion au plus tard à 11 heures en raison d’un engagement professionnel.

Délai respecté même si tous les participants souhaitaient poursuivre un peu les discussions, la réunion fut clôturée à 11 heures 10.

Et hop… retour dans nos provinces, merci pour les steaks surgelés et la chambre, dommage pour la négociation.

Nous avons postés une carte postale à nos familles : heureux voyage…mer calme…

C’est vous dire, certes avec légèreté, toute l’importance et la considération misent par le syndicat patronal au sujet du dialogue social de branche et ce, malgré la condamnation dont il a fait l’objet à ce sujet par le Tribunal Judiciaire d’Aix en Provence.

Condamnation à la demande de notre syndicat et sous astreinte, nous irons donc bientôt demander au tribunal de constater comment le syndicat de la distribution directe exécute ses condamnations.

Le ministère du travail, lui, avait récemment sollicité les syndicats représentatifs afin de jauger la qualité du dialogue social dans notre branche d’activité et semblait assez surpris d’apprendre qu’il était très déficient.

Nous ne manquerons donc pas de l’informer des splendides avancées constatées depuis tant sur la méthode, les moyens mis en œuvre que sur les résultats.

C’est pourtant la même branche dont les entreprises requiert régulièrement l’assistance de l’état qui semble méconnaître l’état des relations sociales tant dans notre entreprise qu’à l’échelle de la branche, mais il faut dire que les deux sont dirigées par les mêmes personnes…

Car, si l’état tente de soutenir les entreprises concernées, il pourrait exiger à minima que le code du travail y soit respecté et que la négociation fonctionne.

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4 Commentaires

  1. Bonjour ! Je relève juste une faute d’orthographe qui n’est pas digne d’une personne qui écrit des articles : vous avez écrit ambaras!!!!!! Hors cela s’écrit EMBARRAS.

    • Or …et non hors , je n’avais pas remarqué . c’est une faute de mon téléphone , Mea culpa.

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