La diminution progressive mais soutenue de la diffusion des imprimés publicitaires génère une légitime inquiétude des salariés de la distribution.

L’activité courrier ne compense pas actuellement la baisse du chiffre d’affaires sur le secteur du prospectus.

En 2020, la direction nous promettait pourtant un développement fulgurant et voulait même proposer de nouvelles offres, dont un second tour de distribution.

Elle promettait également une juste rémunération du temps travaillé grâce à de nouveaux outils comme le fameux « PDA », nouvelles badgeuses plus performante.

Tout d’abord, il faut savoir que le principal problème qui génère des anomalies de paiement du salaire n’est pas dû à la badgeuse mais à la manière dont l’entreprise interprète les données et particulièrement au fait qu’elle décide elle-même de réduire le temps mesuré par l’appareil.

Pour la mesure du temps de travail, le chronomètre intégré à l’appareil mesure le temps passé au travail, et cette application est plutôt simple et ne nécessite pas d’appareillage perfectionné. C’est dans la gestion de ce que l’entreprise appelle « les anomalies » qu’elle trouve le moyen de réduire les rémunérations.

La direction nous explique pourtant qu’avec ces « PDA » qui vont arriver en 2023, tout cela sera un vieux souvenir et n’arrivera plus.

Nous ne sommes pas assez naïfs pour y croire.

De plus, le problème n’est pas l’avenir mais la situation passée et actuelle des salariés. Ce n’est parce que la direction mettrait en place un outil plus satisfaisant au niveau légal que notre situation passée et actuelle s’en trouverait réglée.

Des PDA sont en test depuis 1 an dans la région nord et quelques semaines sur toute la France.

L’outil fonctionne dans cette application qui très proche de celle qu’utilise nos collègues livreurs de colis puisqu’il s’agit de positionner des points de livraison de courriers sur des adresses et de guider l’utilisateur d’un point à un autre sans tenir compte des limites d’un secteur de distribution tel que nous le connaissons actuellement.

L’application est donc différente de celle qui est utilisée sur l’actuelle badgeuse pour une distribution d’imprimés publicitaires sur un secteur déterminé.

On nous dit que cet appareil serait capable de déterminer, lorsqu’il s’agit d’une distribution « classique » un parcours optimisé pour guider le distributeur tout en lui signalant sa position et celle des courriers à distribuer, tout cela d’une manière plus précise que ne peut faire la badgeuse.

Pourquoi pas, il faudra voir, en particulier comment sont gérés les points de stationnement, pas toujours identiques, et les impondérables.

Pour autant il nous parait intéressant de nous projeter dans le proche avenir avec l’arrêt probable de la distribution de prospectus et en travaillant sur une hypothèse d’arrêt progressif à partir de fin 2023, tout cela se faisant par paliers.

D’une part, des gros acteurs de la distribution ont déjà cessé la distribution, d’autres l’ont déjà programmé et d’autre part, les dispositions du « OUI PUB » pourraient s’appliquer en ayant pour conséquence directe d’éliminer 80 à 85% des boites à lettres distribuables.

Il faut aussi savoir que la distribution ne peut être rentable que grâce au couplage des documents et qu’en dessous d’un certain seuil de nombre de publicités dans la poignée, l’activité ne peut pas être rentabilisée.

Une entreprise ne peut durablement travailler a perte et la réduction progressive des clients du secteur de l’imprimé publicitaire obligera les entreprises de la branche à s’adapter et a cesser la distribution massive que nous connaissons aujourd’hui.

Croyez-vous, dans ces conditions, qu’il soit nécessaire et surtout rentable de développer, pour quelques mois, un dispositif nouveau de mesure du temps de travail, calé sur une distribution au secteur, comme nous le connaissons aujourd’hui ?

Nous avons des doutes. Il faudra sans doute inventer un système hybride incluant des changements d’organisation.

A terme, il est évident que la distribution de toutes les boites n’existera plus, ou juste pour quelques opérations ponctuelles.

A l’évidence, l’entreprise n’aura plus besoin de 13 000 distributeurs, d’encadrants dans les proportions actuelles, voire d’espaces de stockage et de manutention aussi volumineux.

Un point important à connaitre est le nombre de salariés qui sortent de l’entreprise, pour différentes raisons, chaque mois et qui avoisine les 600 personnes.

Même s’ils n’étaient pas remplacés, la réduction du nombre de salariés ne serait pas égale car ce sont souvent les nouveaux entrants qui partent, l’entreprise ne tient principalement que par les « anciens » salariés qui sont fidèles depuis des années parfois.

Ce Turn-Over ne sera donc pas suffisant pour réduire le nombre de salariés et adapter au besoin de production.

Il nous apparait que nous nous dirigeons vers un système principalement calé sur le courrier car même avec 15 ou 20% de boites distribuables, il ne sera pas économiquement possible de conserver des tournées ou le distributeur marche d’une boite à l’autre sans distribuer l’ensemble des foyers sur son passage.

Il sera alors plus pertinent de considérer le prospectus comme un courrier et de le traiter ainsi.

On en revient donc à la méthode employée pour le second tour courrier, avec une distribution d’un point à un autre, remettant la un prospectus adressé et ici, un courrier nominatif ou mieux ciblé.

De notre coté, nous voyons certaines innovations d’un bon œil car elles sont un moyen de maintenir des emplois, ce qui la préoccupation majeure d’une organisation syndicale. Il n’y a pas, de notre coté, de résistance systématique au changement.

Vous comprenez sans doute mieux désormais le besoin de connaitre le nombre de salariés capables de faire ce travail dans le cadre d’un plein temps, et peut être au moyen d’un véhicule dédié de l’entreprise.

Prochaine étape de la mise en orbite des évolutions à venir, réduire les coûts et cela passera par les permanents techniques, comme ce fut le cas pour les ROC et les RCGC, les têtes vont tomber, sans doute pour les adjoints ! C’est un préalable nécessaire à des mesures d’économie afin d’être en ordre de marche pour 2024 ou suivront les réductions des coûts fixes par l’adaptation des structures..

Souvenez vous les ROC étaient passés de plus de 100 à 50 et les commerciaux également, à l’époque, nous avions soutenu que ce n’était qu’un début, nous y voila et ne pensez pas que c’est terminé pour les premiers non plus !

C’est là que vos syndicats auront un rôle fort à jouer pour optimiser les modalités d’exécution de ces mesures que tout le monde a déjà en tête et qui seront sans doute une réalité demain.


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