Trois organisations syndicales se préparent à assigner Adrexo en justice sur le thème du non respect de l’accord d’entreprise sur le paiement du temps de travail.

Toutefois, une intervention conjointe auprès de la Direction Générale du Travail a générée une réaction et l’inspection du travail a organisé une médiation entre les trois demandeurs et l’entreprise.

Le 8 septembre, les représentants des trois organisations (F.O., U.N.S.A. et C.A.T.) ont pu développer leurs arguments face à la direction et des inspecteurs du travail.

Le thème principal est l’utilisation de la badgeuse et la prise en compte de la réalité des heures travaillées alors que l’entreprise s’autorise à réduire le temps de travail payé, tout en connaissant la réalité.

Notre position est claire :

Le temps passé au travail doit être intégralement payé.

Le salarié qui a mal utilisé sa badgeuse, fait une erreur sur son secteur ou rencontré un problème de fonctionnement ne doit pas faire l’objet de retenue de salaire.

Il est quand même tout à fait étonnant qu’il soit nécessaire de demander que l’intégralité d’un temps de travail au smic soit payé.

Si il y a un problème avec un salarié, il est reçu, formé, accompagné et éventuellement sanctionné, comme ce serait le cas habituellement.

S’agit il d’une demande d’un avantage quelconque que d’être payé au salaire minimum de l’intégralité du temps passé ?

A l’évidence, non.

L’inverse n’est pas normal et semble toutefois ne pas poser de problème pour Adrexo.

La position soutenue hier par l’entreprise est que le travail en autonomie ne permet pas un contrôle total et que l’entreprise ne veut pas payer du temps qui n’a pas été réellement travaillé.

De quoi faire bondir les syndicalistes présents.

La critique principale de notre côté réside dans le mode de traitement des anomalies constatées par l’appareil.

Immobilité, badgage hors secteur, badgage deux fois, sont quelques exemples rencontrés pour lesquels Adrexo se permet de modifier, à la baisse, le temps comptabilisé.

Dans certains cas, des régularisations sont ensuite possibles mais ne sont pas toujours effectuées et en l’absence d’action managériale les retenues se répercutent sur la paye.

Très concrètement, si le manager ne fait rien, le salaire est réduit.

Bien souvent, il ne peut d’ailleurs rien faire de manière automatique dans l’outil informatique de l’entreprise ou certains motifs ne permettent tout simplement pas de procéder à des modifications.

D’éventuelles régularisations « manuelles » peuvent être proposées mais sont très difficilement validées par la direction qui encourage même parfois à ne pas les proposer pour éviter d’avoir à les refuser.

D’après le directeur général d’Adrexo, il n’y a aucune volonté de faire des économies et l’entreprise souhaite – bien évidement – payer la totalité des heures travaillées.

Ces écrétages représenteraient 400 000 euros à l’année et seraient donc « à la marge » et presque pas un sujet.

C’est pourtant important pour ceux d’entre nous qui se voient retenir plusieurs heures de travail régulièrement !

Du côté de l’administration, il a été rappelé que certaines retenues pouvaient constituer une sanction pécuniaire interdite par le code du travail et que d’autres ecrétages pouvaient être interprétés comme du travail dissimulé par dissimulation d’heures.

Là dessus, la direction générale d’Adrexo voit une solution par le recours aux conseils de Prud’hommes pour chaque salarié concerné.

Sachant que vous êtes peu nombreux à franchir le pas, ce n’est évidement pas sérieux.

Finalement la direction concède des anomalies dans la régularisation des heures litigieuses et va étudier des possibilités d’améliorations et doit en faire part aux organisations syndicales engagées dans la démarche de médiation.

Nous nous reverrons donc prochainement pour le constater… ou pas… mais conservons en attendant toute notre liberté d’action et d’initiative pour la défense des intérêts des distributeurs.

Nous nous devions de vous faire ce compte rendu rapide d’une réunion qui a duré 2 heures 30 dans une ambiance constructive où les positions ont pu être exprimées en détail mais où il semble demeurer un large fossé entre celles des salariés et celles de la direction.


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