Ce sont plusieurs sujets qui se téléscopent pour faire monter la grogne des chauffeurs livreurs de colis.

La direction a pris la décision de faire trainer la mise en œuvre de la NAO (Négociation annuelle obligatoire) qui ne débute que le 22 octobre prochain.

Les négociations pour 2020, qui débutent fin octobre, autant dire qu’il s’agit d’une simple procédure visant à respecter les dispositions légales mais qui n’a aucun sens.

L’entreprise n’a volontairement pas donné suite aux demandes d’ouvertures de négociations envoyées par notre organisation syndicale.

Dans de nombreux centres, des promesses non tenues au sujet d’un avantage « repas » pour les chauffeurs ne cessent de cristalliser les difficultés pour des livreurs performants mais qui se sentent mal aimés.

Annoncés comme une activité en plein développement, très rentable, et même ouvrant des perspectives présentées en centaines de millions, les chauffeurs restent en attente d’un légitime retour.

Or, il n’en est rien.

Bien plus, les chauffeurs travaillent parfois dans des conditions difficiles comme nous vous l’indiquions dans un précédent article.

Aucune participation au repas, aucun salaire au dessus du taux horaire du smic et même, aucun remerciement.

Pendant la période de confinement, ils étaient en première ligne, et ils ont largement participé à générer « un deuxième noël » en cours d’année.

Si les salariés de Colis privé ont perçu une prime dite de « présence », les chauffeurs livreurs d’Adrexo n’ont souvent même pas reçu un simple remerciement.

Si l’on ajoute à cela les problèmes de cohabitation avec l’activité des imprimés publicitaires, des locaux inadaptés et le manque de matériel de manutention ou de gestion, la grogne monte alors qu’une forte période d’activité s’annonce avant noël et que beaucoup d’efforts vont être demandés aux chauffeurs.

Il n’en faut pas plus pour que des points chauds s’activent ici et là avec une illustration encore vendredi dernier ou 10 chauffeurs ont déposé une liste de revendications (équivalent du préavis dans le secteur privé) et ont cessé le travail.

Nous soutenons évidement ces démarches et ces actions bien naturelles.

Car ils vont en avoir besoin. Pour ceux qui « osent » réclamer, les menaces pleuvent rapidement et des soutiens juridiques seront nécessaires assez rapidement.

La direction n’a pas hésité à remettre en cause le droit de grève, à placer les salariés en « absence injustifiée », à les menacer de sanction. Encore une fois, le dialogue s’annonce tendu mais cette attitude renforce la volonté des salariés qui, n’ayant rien à perdre, maintiennent leurs demandes.

Le cadre contractuel

Les salariés Adrexo de l’activité colis travaillent en général à plein temps pour la livraison de petits colis aux particuliers.

Ils travaillent le plus souvent avec un véhicule de l’entreprise et n’avancent pas de frais de gazole (même si, la encore, parfois, des problèmes d’organisation imposent l’avance de frais).

L’entreprise étant rattachée à la convention collective de la distribution directe, qui reste l’activité la plus importante dans l’entreprise, ils ne perçoivent pas d’indemnité de repas comme leurs collègues qui font le même travail, dans les sociétés de transport, qui dépendent de la convention collective des transports.

Leurs contrats sont modulés, annualisés et lissés sur l’année (même période que les congés payés). C’est à dire qu’ils perçoivent chaque mois un salaire fixe (sur la base du smic) et que les éventuelles heures supplémentaires sont stockées dans un compteur pour être payées fin juin (heures et majorations).

L’avantage : les salaires ne sont pas seulement modulés avec des périodes creuses qui engendrent des salaires moindres en période de faible activité. Les livreurs ont le même salaire chaque mois et perçoivent le « bonus » en juin.

L’inconvénient : les heures supplémentaires accumulées à un moment, peuvent être réduites en période de faible activité et ne sont perçues qu’une fois par an.

La cadre juridique de la grève

Rappel des conditions pour exercer une grève dans une entreprise privé :

Dans le secteur privé, un mouvement de grève peut être déclenché à tout moment. Les salariés qui veulent utiliser leur droit de grève n’ont pas à respecter de préavis.

Une grève est légale même si elle n’a pas été précédée d’un avertissement ou d’une tentative de conciliation avec l’employeur. Les salariés ne sont donc pas tenus de respecter un délai de prévenance avant d’entamer la grève.

A défaut de négociations dans l’entreprise du fait de celle-ci, il est assez normal que les salariés engagent, eux même, des actions.

L’employeur doit cependant connaître les revendications professionnelles des salariés au moment du déclenchement de la grève.

Les salariés ne sont pas tenus d’attendre le refus de leur employeur de satisfaire à leurs revendications pour entamer la grève.

Le salarié gréviste n’est pas tenu d’informer son employeur de son intention d’exercer son droit de grève.

Source : service-public.fr


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