Mécanisation lourde : la fin d’un raté

Depuis sa mise en œuvre, la mécanisation permettant de préparer la publicité sur des plateformes industrielles a été largement décriée et critiquée, avec la fin du prospectus, cette mécanisation deviendra inutile et se prépare à une mutation importante.

Albert EINSTEIN :

« La définition de la folie c’est de continuer à faire la même chose en espérant des résultats différents. »

A l’origine, un expert désigné par le Comité d’Entreprise indiquait que la mécanisation s’imposait en raison d'”une pression sur les prix imposerait la mise en place de moyens d’économies et présente également des solutions prévues par la direction comme le développement du ciblage, la sécurisation juridique des contrats par une baisse du nombre de salariés”

Dans un rapport rédigé par des élus du C.E. à l’époque, il avait été constaté que la machine était prévue pour fabriquer 29 000 poignées à l’heure mais ne fonctionnait correctement qu’aux alentours de 15 000 et que finalement, la productivité se situait en moyenne aux alentours de 8 000 à l’époque de l’étude.

L’utilisation de machines coutaient donc plus cher que la préparation manuelle par le distributeur.

Pourtant, on peut espérer d’une machine qu’elle fasse réaliser des économies.

Cela n’a jamais été le cas dans le cas d’Adrexo qui constatait chaque année un déficit d’exploitation de sa filiale alors qu’elle était rémunérée à un coût équivalent à la préparation manuelle.

Bien plus, des documents non mécanisables étaient encore payés aux distributeurs qui doivent les ajouter dans les poignées préparées.

De plus, cette mécanisation a engendré beaucoup de perte de clients qui n’étaient pas satisfaits du résultat.

Perte de documents, inversions de repiquages, irrégularité des poignées et anomalies diverses ont suffi à faire fuir nombre de clients et en particulier les petits, très impactés par ces carences régulières.

Certes, les salariés des zones concernées ne préparent plus et sont plus disponibles pour la distribution. Beaucoup apprécient finalement d’avoir retrouvé des week-ends, d’autres qui n’étaient pas assez disponibles en semaines ont dû réduire leurs contrats.

Pour autant, tous indiquent parfois trouver des poignées très mal préparées et parfois difficile à distribuer.

Plusieurs fois, la direction a envisagé de cesser cette pratique, mais un retour en arrière semblait impossible, tant du point de vue RH, que du point de vue économique avec des machines qu’il fallait continuer à financer et qui avaient très peu de chance d’être vendables.

Cette mécanisation a incontestablement souffert d’un choix hasardeux d’une machine inadaptée puis du développement de nouvelle plateforme avec les mêmes équipements.

De plus, d’un point de vue technique, cette industrialisation a souffert de manque de référents techniques compétents et stables pour améliorer la qualité de fabrication.

Cadence insuffisante, formation des personnels insuffisante, rotation des opérateurs trop importante pour obtenir des salariés suffisamment performants, l’entreprise n’a jamais pu stabiliser totalement ce travail dans un process industriel normal et nécessaire à son exploitation alors que notre principal concurrent continuait à investir dans des machines légères et à obtenir une qualité satisfaisante.

Avec la hauteur des investissements, toutes les études ont conclu à un indispensable maintien de l’activité malgré ses inconvénients du fait du risque économique qu’aurait fait courir cet arrêt à l’entreprise alors que les équipements n’étaient pas amortis.

Cette tentative d’industrialisation s’est révélée un énorme raté qu’il fallait finalement assumer.

Avec la baisse des volumes d’imprimés publicitaires, la mécanisation a dû s’étendre progressivement à d’autres agences pour compenser les baisses du nombre d’exemplaires et maintenir l’activité, de sorte qu’on étendaient les difficultés provoquées sur d’autres zones.

Les imprimés publicitaires étant de moins en moins présents et en voie de disparition, l’activité de mécanisation doit s’adapter et cela passera soit par l’adaptation des machines actuelles ou par l’utilisation de machines légères installées à proximité des centres principaux à livrer, voir sur le centre lui-même.

Cela devrait engendrer la fusion d’AD PRODUCTIONS dans Milee puis une redistribution du personnel dans différentes zones de préparation en France (probablement 10, 1 par région).

La fin d’une aventure industrielle dont l’entreprise n’avait pas pris la mesure et qui n’a pas fait l’objet d’une mise en œuvre suffisamment sérieuse.


En savoir plus sur Syndicat C.A.T. Milee (ADREXO)

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7 Commentaires

  1. Encore une fois une erreur grave que l’entreprise et donc ses salariés doit payer. Un amateurisme toujours aussi évident dans la conduite de cette affaire. Copinage intérêt personnel ou incompétence, qui a choisi et géré ce parc machine qui s’avère non seulement inadapté mais mal exploité. Enfin une fois de plus la santé de l’entreprise et son avenir comme pour les salariés est mis à mal.

  2. Bonjour je vois pas la fin des publicités arriver sur mon secteur je suis toujours à 10 pubs minimum par semaine
    La fin des publicités est prévue pour quand ?

    • Les plus gros clients envisagent d’arrêter au dernier trimestre 2023.

      • Bonjour, ce n’est pas ce qui est dit . Il y a des enseignes qui ne veulent pas arrêter la production des publicités papier .

        • Oui, Lidl, Aldi, mais les principales arrêtent et la poignée n’aura plus assez de rentabilité avec quelques clients isolés.
          Cora a déjà arrêté, Leclerc en aout 2023, Auchan, carrefour et les autres hyper alimentaires constituent le socle indispensable et eux, arrêtent.
          A ce jour, la basse est déjà de 25% et certains de ces alimentaires communiquent encore sur le prospectus.
          Les prévisions annoncent -44% à 2024.

  3. Bonjour
    A un moment donné il y aura plus de boulot pour les prospectus vu qu’il y a trop de gaspiller sa fera du chômage

  4. Vu le nombre de distributeurs en forte baisse la diminution d’annonceurs n’aura qu’une infime partie de la survie d’une entreprise déja au bord du gouffre!!!!!!!

Les commentaires sont fermés.