En qualité de syndicat de salariés, libre et autonome, nous avons retenu l’option de l’information, de la vérité, de la transparence sans compromission, librement pour que chacun puisse se faire son idée, en vérifiant sur le terrain et concrètement les dires qui sont relayés par la C.A.T.

Volontairement, nous ne nous livrons jamais à la critique facile et inutile qui ne ferait pas avancer les lourds dossiers en cours au sein de l’entreprise. Le but n’est pas de monter des salariés contre les autres, le but est de permettre à tous les salariés un traitement juste et équitable.

Ce site n’est donc pas un lieu de polémiques stériles, nous espérons vous apporter un éclairage orienté vers la défense de vos intérêts mais surtout permettant de trouver des solutions.

Il nous parait intéressant de faire un point d’étape, après 10 mois de nouvelle gouvernance de l’entreprise, et de profonds changements déjà actifs ou en préparation.

D’où venons nous ?

Il faut se rappeler qu’il y a encore très peu de temps, les distributeurs de publicités étaient payés sur la base d’un temps pré-quantifié variable selon le poids de la poignée de publicités à distribuer et de la classification du secteur qui déterminait la difficulté de celui-ci.

Cette notion de classification a vite été détournée de sa volonté initiale avec des disparités importantes sur le territoire, certains distributeurs étant payés différemment d’une ville à une autre, avec pourtant les mêmes caractéristiques de terrain.

Très souvent, pour ne pas dire, toujours, le salarié effectuait plus d’heures de travail qu’il lui en était rémunérées.

Une négociation intense où la C.A.T. a pris toute sa place, a donné la signature d’un accord d’entreprise le 4 juillet 2016, permettant de contrôler le temps de travail des distributeurs.

Il était en effet nécessaire d’obtenir un temps opposable à l’entreprise et au salarié, c’est à dire dont le volume n’est pas contestable par l’un ou par l’autre, il fallait donc le mesurer électroniquement.

En effet, contrairement à ce qui est trop souvent affirmé, la pré-quantification du temps de travail n’a jamais été interdite, c’est l’absence de contrôle de la réalité du temps de travail qui est interdit.

Pour ce qui est d’Adrexo, une pré-quantification existe d’ailleurs toujours avec la mise en place d’un temps théorique de distribution. Chaque semaine, ce temps est contrôlé avec un appareil qui permet de vérifier la réalité du temps passé et surtout de payer la réalité de ce temps.

Le temps théorique (ou repère), n’a donc qu’une existence purement théorique, comme son nom l’indique, tant qu’un moyen de contrôle ne vient pas le contredire.

C’est ainsi que plus de 11 Millions d’euros de plus qu’en 2016 sont allés dans les poches des distributeurs, dans un premier temps par le versement d’une prime de 5 euros par semaine et par secteur pour les bons badgages puis par le versement d’une majoration de salaire chaque semaine, après contrôle du temps réellement effectué depuis le déploiement du dispositif, le 14 août 2017.

Pendant 9 mois, les distributeurs ont utilisé la badgeuse pour mesurer les distances à pied et en voiture sur l’ensemble des secteurs de France puis une formule mathématique a déterminé, en fonction du nombre de boites à lettres, et d’une moyenne de vitesse de marche ou de déplacement en voiture, combien il faudrait de temps, pour distribuer le secteur.

C’est ce qui s’appelle aujourd’hui le temps repère (ou théorique).

Un précédent article présente, sur ce site, la méthode de calcul utilisée.

Pour être tout à fait honnête, il existe dans ce calcul, de nombreuse lacunes, et elles ont été démontrées dès son instauration.

D’abord certains temps théoriques sont inférieurs aux anciens temps utilisés avant la signature de l’accord d’entreprise.

C’est évidement totalement illégal puisque la convention collective prévaut sur l’accord d’entreprise dans la hiérarchie des lois.

Ensuite, les vitesses moyennes à pied sont manifestement intenables, même pour les plus sportifs, et pour être opposable, le temps théorique doit être à minima réalisable.

Mais, encore une fois, étant entendu que ce temps n’a que valeur de référence, il n’est pas très important, sauf quand c’est celui-ci qui est utilisé pour vous rémunérer si une anomalie annule le contrôle du temps réel de distribution.

Depuis le 14 août 2017, chaque distributeur mesure lui-même son temps de distribution.

L’accord d’entreprise prévoit que le temps théorique peut être vérifié, c’est à dire ajusté si il présente un trop fort écart avec la réalité.

Il faut dans ce cas savoir si c’est le temps théorique qui est faux ou si c’est le distributeur qui génère un temps manifestement trop important.

La vérification peut être faite par un autre distributeur ou par un distributeur spécialiste affecté à cette tâche.

A l’évidence, si le temps théorique ainsi vérifié devient très proche du temps réel, il n’y a plus de problème, même en cas d’échec du contrôle avec la badgeuse puisque l’écart est minime.

Il faut en effet se souvenir d’où l’on vient, sous le régime de la convention, avec des écarts significatifs, parfois de plusieurs heures.

Cette badgeuse, tant décriée, est aujourd’hui rentrée dans les mœurs et vous êtes nombreux à bien l’utiliser, chaque semaine.

Le septembre rouge qui nous était parfois annoncé lors de l’arrivée des premiers salaires de septembre 2017 s’est transformé en plébiscite du moyen, avec cependant, et il faut le rappeler, encore des dysfonctionnements à régler, et nous nous employons à être force de proposition dans ce domaine.

Mais c’est l’art de ceux qui ne font rien de remarquer ce qui n’est pas bien fait.

Au delà de la mesure du temps de travail, la badheuse contrôle aussi les parcours de distribution (pour mémoire, ce sont ces parcours qui ont servis à déterminer le temps théorique avant le 14 out 2017), et cet outil permet aujourd’hui à l’entreprise de vérifier le travail des distributeurs sur le terrain.

Quoi de plus normal pour un employeur de vérifier que le travail demandé est bien fait ? Oui, si le temps nécessaire  pour le faire est entièrement payé ! C’est précisément ce qu’il faut obtenir avec la badgeuse.

L’entreprise qui paye plus aujourd’hui, ne se privera pas d’user de ce moyen de contrôle.

C’est une bonne nouvelle pour ceux qui travaillent avec attention et produisent, depuis parfois des années, un travail de qualité.

C’est une très mauvaise nouvelle pour ceux qui seraient tentés par des mauvaises pratiques qui nuisent à l’entreprise, mais surtout à l’ensemble des salariés en menaçant l’emploi et la pérennité de l’entreprise.

Les premières personnes impactées par la perte d’un client suite à des problèmes de qualité sont les distributeurs qui vont voir leurs rémunérations diminuer ou leurs emplois menacés.

C’est dans ce cadre que tous les distributeurs qui refusaient de signer l’avenant mettant en place les badgeuses ont tous été licenciés à ce jour, et que l’entreprise, dans les prochaines semaines, va s’attaquer à ceux qui perdurent à ne pas utiliser ou a mal utiliser volontairement la badgeuse.

Nous pensons, en responsabilité, qu’il est nécessaire d’avoir sur le terrain, une force de distribution fiable pour que la pérennité des salaires et de l’entreprise soit assurée.

Il est beaucoup plus simple de faire valoir vos intérêts quand l’entreprise reconnaît la qualité du travail de tous ses salariés sur le terrain.

Où allons nous ?

Il ne faut pas se le cacher, depuis des années, la distribution d’imprimés publicitaires n’est plus rentable.

Aucune entreprise ne peut vivre en perdant durablement de l’argent.

Les coûts de distribution sont de plus en plus élevés, les coûts salariaux aussi, et malheureusement, du fait d’une guerre concurrentielle, les prix de vente ont plutôt baissé ces dernières années.

Devant cet état des lieux, le groupe SPIR a décidé de se séparer d’Adrexo et l’année 2016 a été consacrée à la phase opérationnelle de la cession et à la mise en oeuvre des moyens permettant d’aller de l’avant en transférant l’entreprise à d’autres entrepreneurs.

Très concrètement, pour que cela soit possible, il fallait au principal obtenir un geste des pouvoirs publics pour réduire les dettes fiscales et sociales d’Adrexo, présenter un moyen de contrôle du temps de travail pour satisfaire aux règles sociales et obtenir la validation de l’entier dispositif par le tribunal de commerce de Marseille.

Il faut bien comprendre que ce fut une chance inespérée pour les organisations syndicales, dont la C.A.T., qui ont pu ainsi négocier un accord audacieux sur la rémunération du temps de distribution, accord que nous n’aurions jamais pu négocier en dehors de cette phase de cession.

Les tentatives de le remettre en cause, après la vente, ont été nombreuses et toujours fermement rejetée par la C.A.T..

Alors, à l’évidence, tout n’est pas parfait, mais quand on sait d’où on vient, on ne peut que se féliciter des avancées de ces derniers mois.

Mais, cet accord ne saurait empêcher l’entreprise de perdre encore, et toujours de l’argent.

Il faut donc aussi développer de nouvelles stratégies et c’est dans ce cadre que vous avez pu assister ces dernières semaines à un fort développement de différentes activités dont en premier lieu, le courrier.

Cette activité a toujours existé sous le vocable « adressés » mais se limitait à des distributions occasionnelles de catalogues, parfois d’ailleurs très lourds, et connaît aujourd’hui une nouvelle vie sous l’intitulé « courrier » et par des distributions plus traditionnelles, de courriers classiques, comme dernièrement, les enveloppes EDF par exemple.

Ce test EDF permet à l’entreprise de se mettre en ordre de marche pour pouvoir réaliser, très rapidement, d’autres opérations d’envergures, et atteindre une chiffre d’affaires important.

Aujourd’hui, certains dysfonctionnements ont été constatés sur ces opérations.

Les premiers, d’ordre techniques, sont liés au tri des enveloppes avant livraison aux distributeurs, qui nécessite du temps et qui nécessite un traitement des fichiers performant.

De ce point de vue, les outils informatiques évoluent et les badgeuses permettront bientôt de vous signaler l’arrivée à côté d’une adresse à servir et de vous dire quelle enveloppe, il faut y insérer.

Il n’y aura donc plus de nécessité de préparer les plis.

Ce temps posait en effet problème puisqu’il n’était pas comptabilisé et puisqu’il était quasiment impossible de préparer les courriers sur la tournée, sauf à risquer une détection d’immobilité.

Demain, les courriers seront triés, peu importe le sens de la tournée, puisqu’ils seront numérotés.

D’autres dysfonctionnements concernent les distributeurs. Il a été constaté des pratiques autant puériles que suicidaires avec des refus de distribution, des courriers jetés, mis dans les boites de collecte de la poste, rendus aux centres sans tentative de distribution. Quelques exemples, heureusement peu nombreux, sont venus émailler cette expérimentation.

La encore, les distributeurs concernés ont été sanctionnés, mais ils viennent mettre en danger cette activité et au final, l’emploi de leurs collègues.

Car, est-il difficile de distribuer une enveloppe dans une boite à lettre alors qu’on y met déjà la publicité ?

Est-il plus difficile aujourd’hui de distribuer une enveloppe de 20 grammes que hier un catalogue de 2 kilos ?

A l’évidence, non, et cette activité est le levier le plus prometteur pour le retour de l’entreprise à l’équilibre.

Rappelons également que le temps nécessaire à la distribution est comptabilisé par la badgeuse et donc payé aux distributeurs. L’entreprise permet d’ailleurs aux managers une relative latitude sur le traitement des salaires à ce sujet.

L’activité est aussi un moyen pour ceux qui le souhaitent de travailler dans les centres pour préparer ces envois et de nombreux emplois de personnels fixes ont et seront créés dans les prochains mois.

Parmi, les activités en développement, il faut aussi citer le colis, qui est en pleine expérimentation et qui a généré de nombreuses embauches, soit par évolutions internes, soit externes, .

De part la proximité d’Adrexo avec l’entreprise colis privé, cette activité est amenée à se développer partout en France avec des salariés au lieu des sous traitants habituellement employés dans ce domaine.

Colis privé, via Hopps-group,  fait en effet le pari de l’activité salariée avec un véhicule d’entreprise et c’est le réseau Adrexo qui peut en bénéficier.

Et bien plus encore… D’autres activités arrivent, nous y reviendrons dès que possible.

L’entreprise change, comme jamais elle n’a jamais changé depuis des années, c’est le seul et unique moyen de la faire perdurer et de maintenir nos emplois.

Si chacun peut être critique, et en premier la C.A.T., vous connaissez aujourd’hui nos habitudes en la matière, chacun se doit d’être force de proposition pour accompagner ce changement.

Des dossiers importants sont sur la table des négociations : le temps de préparation pour avril 2018, la mécanisation, la modulation et les horaires pour début 2018.

Si 2017 a un peu bousculé l’organisation du réseau, 2018 sera une année déterminante et forte en nouveaux changements dans tous les domaines.

Les actionnaires, dans un plan dénommé à dessin, plan phœnix, prévoient encore un certains nombres de projets audacieux.

Il faut aussi en profiter pour souhaiter que ce réseau, force essentielle de l’entreprise, formé de ses agences, de ses relais, partout en France, de ses directions régionales connaisse également de forte évolution dans les mentalités.

Trop souvent, on à l’impression que l’on essaye de couper des nouilles au sécateur et que l’évolution ne se fait pas au même rythme à chaque niveau.

Le management doit aujourd’hui incarner un nouveau modèle social très différent de celui qui existait avant 2017 et ainsi accompagner le nécessaire retournement de l’entreprise.

Un modèle moderne, riche de la diversité sociale des salariés, riche de valeurs humaines et responsables doit être présent dans tous les établissements.

A tous les niveaux, chacun doit se souvenir qu’il est aussi et d’abord un salarié et qu’il forme, avec les 17 000 autres, la puissance du réseau et incarne Adrexo.

Nous sommes volontairement optimistes, mais pas naïfs, nous seront à vos côtés, chaque jour, attentifs et critiques pour défendre vos intérêts collectifs et individuels et poursuivre notre travail d’information à tous les salariés et d’action dans les différentes instances représentatives où nous siégeons (comité d’entreprise, commissions, CHSCT, délégation du personnel) ou grâce à nos délégués syndicaux locaux.

Soyons réalistes, demandons l’impossible…


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