C.S.E. : un rapport d’expertise décevant

Cette semaine, en C.S.E., l’expert-comptable chargé de l’expertise sur les orientations stratégiques de l’entreprise.

Ce rapport est celui d’un expert externe à l’entreprise et traite du sujet avec un œil extérieur et indépendant.

Comme vous pouvez vous en douter, il ne conclut pas par des félicitations à nos dirigeants dont le pilotage reste hasardeux et plutôt opportuniste, ce que nous savions tous déjà.

Il faut noter également que l’expert qui doit se faire remettre des pièces pour effectuer sa mission n’a pas été aidé par la direction qui ne lui a pas communiqué 54% des documents demandés.

L’analyse est donc forcément tronquée.

L’expert pointe dans son rapport une stratégie hasardeuse, des prévisionnels fantaisistes et une situation particulièrement compliquée.

Pour nous, ces rapports indiquent depuis des années sensiblement la même chose à savoir qu’Adrexo, devenu Milee sert à développer des activités et finance ces développements jusqu’au moment où l’activité peut être autonome ou constituer une valeur.

Elle quitte alors la maison mère pour devenir une société autonome avec l’espoir soit qu’elle devienne rentable, soit qu’elle puisse être vendue pour générer une plus-value au profit du groupe.

Le dernier exemple en date est Drive To Home qui vit désormais de manière indépendante alors qu’elle a été créée au cœur de Milee.

Auparavant, l’entreprise avait tenté de faire la même chose avec l’activité colis mais n’avait pu aller au terme de la démarche pour des raisons juridiques liées au contrat signé avec le donneur d’ordre principal.

Ce contre-temps met cette activité en forte difficulté mais, cette fois, du fait de sa gestion historique.

En effet, lorsque l’activité colis de Milee était alimentée par un donneur d’ordre qui appartenait au même propriétaire, il fallait habiller la mariée pour la vendre au plus chère.

Le prix payé au colis était donc faible. Milee perdait de l’argent et le donneur d’ordre voyait ses comptes s’améliorer en ne payant pas le vrai prix… Mais en fait, c’était la même poche au bout !

Aujourd’hui, le donneur d’ordre ne paye pas beaucoup plus cher mais l’activité chez Milee génère des pertes sans aucune compensation sur le groupe, ce qui met aujourd’hui l’activité en danger.

Difficile de dire aujourd’hui à l’acheteur qu’il doit payer beaucoup plus cher car le prix était sous-évalué pour mieux le rouler dans la farine.

Aujourd’hui, il est donc particulièrement important d’analyser la situation de l’entreprise à l’intérieur du groupe.

Après avoir refusé la mise en place d’un comité de groupe, et après une procédure judiciaire menée par la C.A.T. Milee, l’entreprise propose depuis quelques jours un accord de mise en place pour créer ce comité qui permettra aux salariés d’avoir accès aux données du groupe.

Il est important de savoir que le C.S.E. d’entreprise peut aussi analyser la situation économique du groupe.

Il résulte des articles L. 2315-88, L. 2315-89 et L. 2315-90 du code du travail et de l’article L. 823-14 du code de commerce que la mission de l’expert-comptable en vue de la consultation sur la situation économique et financière de l’entreprise prévue au 2° de l’article L. 2312-17 du même code peut porter sur la situation et le rôle de cette entreprise au sein d’un groupe.

La lettre de mission peut préciser que l’expert-comptable traite en particulier de la situation du groupe et de la situation de la société au sein du groupe.

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1 Commentaire

  1. L’expert a mis en évidence et officialisé ce que nous savions et avions bien compris. Ce mode de gestion ne dure pas dans le temps et la direction est maintenant confronté a son mode de gestion et ses magouilles. Mais acceptera t elle de se remettre en question? Cela a permis a nos dirigeants de bien s’enrichir grâce à notre labeur et je crois qu’il pense continuer ainsi longtemps.

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