La culture de la sous-traitance

Une nouvelle fois, les salariés convenablement formés ont démontré un véritable savoir faire.

Ceux qui sont arrivés en renfort n’ont pas pu bénéficier de formation et étaient envoyés à l’abattoir.

Dans un nouveau communiqué, Adrexo reconnaît de nouveaux dysfonctionnements.

Ceci révèle publiquement une culture de la sous-traitance dans le groupe Hopps (Adrexo, Colis Privé, …).

Il est d’usage aujourd’hui de faire exécuter des tâches par des spécialistes plutôt que de tenter de le faire soit même.

Ceci est valable pour la maintenance d’un parc automobile, pour la conception de fiches de paye ou d’assistance informatique, comme Hopps le fait déjà en externalisant ces services à des entreprises spécialistes dans le domaine.

Confier cela à un spécialiste sérieux, expert de son métier, peut s’avérer un bon choix.

C’est parfois le cas dans le bâtiment pour des chantiers trop importants pour une entreprise seule mais tout cela est organisé de manière transparente.

Pour les métiers qui sont au cœur de ses activités naturelles, en revanche, il est peu répandu de voir des entreprises encore sous traiter.

Pourtant, c’est bien une culture d’entreprise très présente chez Hopps qui consiste à capter le chiffre d’affaire d’une activité pour en sous traiter la réalisation.

De nombreux services vendues par le groupe, et donc aussi par Adrexo, consistent à proposer des solutions aux clients mais de les faire mettre en œuvre par des « partenaires » commerciaux.

C’est le cas pour l’événementiel par exemple, et maintenant aussi pour la publicité ou la Poste récupère de nombreux secteurs de publicités vendus aux clients Adrexo, et pour le colis ou l’activité principale est entièrement sous traitée.

Pour cette dernière, une multitude de petites entreprises sont mise à contribution partout en France et une autre partie de la livraison est sous traitée à Adrexo qui rémunère pour cela un peu plus de 1 000 chauffeurs.

La société Adrexo est ensuite rémunérée au colis distribué.

Il y a quelques années, cette activité n’existait pas pour Adrexo et on peut se demander pourquoi Colis Privé, qui affichait une volonté de s’appuyer sur des salariés, n’a pas développé son propre réseau.

Officiellement, c’était pour aider Adrexo et lui donner une activité en plein développement. Mais cette volonté ne résiste pas à l’analyse puisqu’Adrexo continu à perdre de l’argent, et pour cause, la rémunération au colis est largement insuffisante et ne profite qu’à Colis Privé qui peut ainsi présenter des comptes en meilleure forme.

Colis Privé n’a donc que peu de salariés, qui ne gèrent finalement que l’acheminement et le tri des colis pour qu’ils parviennent aux sous traitants.

Ce dispositif n’est pas une exception dans cette branche d’activité mais il est ici poussé au maximum.

L’habileté, voir la perversité de la méthode, permet aussi d’éviter le rattachement à la convention collective des transports, et donc des coûts supplémentaires, comme la prime de panier évidement, que les chauffeurs livreurs d’Adrexo ne perçoivent pas.

Autre point important, la gouvernance et l’actionnariat, qui n’avait pas été reconnu comme très performant par l’ancienne tutelle de SPIR puisqu’elle avait été priée de quitter Adrexo pour finalement revenir en sauveur lorsque SPIR, le même, a voulu se débarrasser de l’entreprise.

Les vieilles recettes n’ont pas fait de miracle et le retournement annoncé s’est transformé en prolongation – controlée -du naufrage.

Il faut dire que nos duettistes n’avaient jamais produits de miracles dans leurs carrières, les uns papillonnant d’entreprises en entreprises juste le temps de montrer leurs insuffisances et les autres traînant déjà plusieurs faillites à leurs actifs.

Sur les audits financiers, la survie des entreprises est indiquée comme « extrêmement fragile ». Sont pointés du doigt, les relations entres filiales et en particulier entre Colis Privé et Adrexo qui supporterait des montants anormalement élevés de coût de siège.

Les rapports réalisés sur cette collaboration entre les deux entreprises sœurs, puisque Colis Privé est majoritairement propriété d’Adrexo, concluent à un fort point d’attention à ce sujet.

En clair, la trésorerie est mise en commun, des flux financiers se croisent, c’est la grande bouillabaisse mais seulement à l’avantage de celui que l’on veut mettre en avant.

Les locaux, et même ceux a l’usage exclusif des colis, les moyens de manutention, les véhicules, les divers fournitures, l’électricité, l’entretien, tout est payé par Adrexo qui est très loin de tenir une trace analytique précise de ces dépenses ce qui permet une évaluation très – trop – basse des coûts qui appauvrissent toujours Adrexo et avantage sa filiale.

Pas étonnant que les documents relatifs à la mise en bourse de Colis Privé puisse présenter une situation comptable favorable, depuis deux ans, pour rendre la mariée un peu plus belle et tenter d’affirmer que tout est rose.

On apprend dans la presse que des fournisseurs refusent pourtant de travailler avec Colis Privé, comme Adecco qui confirme l’existence d’un contentieux commercial.

Les commentaires sur les forums Internet pointent aussi du doigt la qualité des prestations de Colis Privé avec en particulier le slogan : Colis Privé, privé de colis. Sans doute exagéré et tout à fait contesté par la direction qui met en avant des avis vérifiés sur de grandes plateformes qui sont toutefois pondérés par des groupes et forums !

Les livreurs de colis qui font partie de notre équipe Adrexienne pourraient aussi en dire long sur les moyens et conditions de travail du Staff Adrexo.

Une présentation en trompe l’œil donc comme on pu le voir tous les élus du CSE d’Adrexo qui ont pourtant presque tous votés pour la vente des titres de colis privé que possède Adrexo, décision plutôt inhabituelle pour certains syndicats plutôt hostiles aux opérations capitalistiques.

Il faudra un jour expliquer ces choix.

Le document visé par l’Autorité des Marchés Financiers et édité par Colis Privé, est d’ailleurs riche d’enseignements.

Avec les évènement récents, mettant gravement en danger Adrexo, on retrouve cette culture de la sous traitance avec la mise en œuvre de salariés intérimaires, sans formation, qui auraient du être parachutés, partout en france avec des plis électoraux, et savoir les distribuer comme si cela était inné.

Encore une fois, cette délégation s’est révélée hors de contrôle, et a déclenché une campagne de presse sans précédent qui a mis en évidence le fonctionnement du groupe Hopps et le lien entre Adrexo et Colis Privé.

Tout cela n’est pas du tout de nature à rassurer les marchés qui auraient dû valoriser une entreprise, colis privé, qui se contente de capter les recettes et de sous traiter entièrement la production (livraison), et dénote, certes un savoir faire dans la gestion financière et contractuelle, mais aucunement dans son cœur de métier qu’est la livraison,

Il faudra expliquer comment ce fonds de commerce qui rapporte aujourd’hui si peu, pourrait être valorisé à la hauteur escomptée – qui est pharaonique et qui ne peut que l’être pour s’avérer rentable – et ainsi juste permettre d’apurer les dettes.

La vente des bijoux de famille est elle dans ces conditions une bonne solution pour Adrexo ?

Nous affirmons qu’elle n’est que le résultat de la gestion calamiteuse de l’entreprise qui impose aujourd’hui son refinancement en urgence mais certainement pas une bonne solution pour Adrexo qui se défait ainsi d’une potentielle garantie et peut être de son seul moyen de développement et de retournement.

Détacher Colis Privé, isoler les chauffeurs d’Adrexo sur une nouvelle structure, et il suffirait de jeter Adrexo pour repartir sur des bases solides sans ce cailloux dans la chaussure qu’est Adrexo et en ayant profité, bien longtemps et autant que possible, de toutes les facilités financières d’Adrexo.

Aujourd’hui, la réputation d’Adrexo n’est plus à faire et avec plus de 1 000 chauffeurs au service exclusif de Colis Privé, il est peut probable que les marchés votent la confiance les yeux fermés. L’opération qui nous paraissait déjà très hasardeuse devient particulièrement risquée.

On comprend mieux pourquoi le CSE n’a pas partagé avec ses élus, le rapport de l’expert désigné pour le conseiller, il ne pouvait contenir que des chiffres assurément difficiles à communiquer. On perçoit aussi ici toute les manipulations auxquelles ont cédé certains élus.

Dans la situation actuelle, dont les salariés ne sont en rien responsables, l’entreprise aura bien du mal à faire encore illusion bien longtemps.

Et dire qu’il aurait peut être suffit d’embarquer tous les salariés dans cette aventure de la propagande électorale permettant un chiffre d’affaire de 200 millions d’euros sur 4 ans, en les associant et en valorisant leurs métiers pour qu’Adrexo puisse prouver son savoir faire.

Une occasion ratée qui pourrait bien coûter très cher alors que l’essentiel des syndicats ne cessaient de vouloir inscrire l’entreprise dans un projet de développement associant des progrès sociaux permettant enfin, avec un comportement exemplaire, d’obtenir une qualité de service irréprochable, seule condition permettant le développement par une adaptation de l’entreprise.

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2 Commentaires

  1. Bonjour à toutes et à tous, pourriez vous me dire si je peux refuser une feuille de route, car avec La distribution des plis électoraux, nous nous retrouvons à enlever nos pubs de la semaine le mardi 29 juin, pour moi 11h00 de prepa pour 5 secteurs, + 20h de distribution donc le temps de préparer la distribution le mardi après midi et distribution le mercredi et jeudi dites moi comment je fais, 31 heures de boulot en 2 j et demi ???? Sans que je sois prévenu à l’avance !!!! Pourriez vous me dire comment je fais

    • Bonjour,

      Cela ne nous parait pas possible, ce n’est pas la même semaine sauf si le temps dépasse 1/3 du volume prévu au contrat.

Les commentaires sont fermés.