Pourquoi la presse parle-t-elle d'Adrexo ? 2/2

Suite de notre article d’hier matin.

Nous appelons donc de nos vœux une nouvelle dynamique pour l’entreprise basée sur une modification de l’actionnariat.

Faisons ensemble un point à aujourd’hui.

Vous qui le vivez au quotidien, tant en qualité de distributeur qu’en qualité de responsable, dans tous les domaines, depuis 2017 et la reprise d’Adrexo, la situation n’a eu de cesse de se dégrader.

Mais, il faut être honnête, elle avait été déjà fortement impactée auparavant, sous la précédente tutelle, au fil des pertes annuelles devenues récurrentes.

Il faut aussi reconnaître qu’en janvier 2017, envisager de retourner la situation de l’entreprise était un pari audacieux.

D’ailleurs, il n’y a avait pas foule pour le faire. Tout juste quelques candidats.

Nous avons donc été placés sous la tutelle d’un nouveau groupe crée à cette occasion, Hopps, et de nos actionnaires actuels, Frédéric PONS, Eric PAUMIER et Guillaume SALABERT.

Le dernier n’est plus aujourd’hui que dans une position d’actionnaire, sans prendre part à la gestion quotidienne du groupe.

Frédéric PONS est un homme à idées, il a été connu du réseau Adrexo, alors qu’il était Président de l’entreprise sous la précédente tutelle avant d’être remplacé.

Il est à l’origine, à l’époque, des activités courriers sous l’enseigne Adrexo Mail et colis sous l’enseigne Adrexo Colis.

Deux activités sans doute démarrées trop tôt. Le courrier s’est heurté au décalage de l’ouverture à la concurrence du secteur postal et le colis à un vrai problème d’organisation logistique.

Deux bonnes idées qui ont coûté cher à l’entreprise, à l’époque, qui avait massivement investi dans des centres courriers et du matériel de distribution. Mais deux idées qui sont revenues au goût du jour. L’une le courrier à un moment sans doute plus propice, l’autre le colis en ayant subi un lifting après sa cession et qu’elle soit rebaptisée Colis Privé.

C’est là qu’Eric PAUMIER, ancien d’Adrexo, qui a conservé l’activité colis à son compte bien avant qu’elle ne revienne dans le giron de Hopps, a su maintenir l’entreprise pour la préparer à l’essor des livraisons de petits colis, via l’accroissement du e-commerce.

Colis privé n’a pas réalisé de bénéfices mais devrait en réaliser cette année, grâce au développement rendu possible avec le réseau Adrexo, là encore, une bonne idée. La logistique est assurée, l’entreprise est une vraie entreprise de livraison structurée.

Mais le groupe n’a pas su mener Adrexo dans une position qui lui permet aujourd’hui de se développer. Contrairement à Colis Privé qui s’est structuré, rien n’a été bougé dans le réseau Adrexo. Contrairement à ce qui avait été fait pour Adrexo Mail, l’investissement pour le courrier a été très limité.

Pourtant, c’est indispensable.

Ce n’est donc pas un problème de personnes qui est aujourd’hui la question principale mais plus un problème de gouvernance et d’investissement.

Le groupe doit se refinancer. Dont acte !

L’emprunt ne nous semble qu’une solution intermédiaire à court terme, qui ne permettra pas la pérennité de l’entreprise. Aujourd’hui, réemprunter nous donnerait quelques semaines d’oxygène. Sans progression et adaptation du réseau, pourquoi la situation changerait elle ?

Nos actionnaires disent attendre le résultat d’une “levée de fonds” de 30 ou 50 Millions. De notre point de vue, c’est très insuffisant aujourd’hui. Il faut raisonner à l’échelle d’une entreprise qui rémunère 17 000 distributeurs, avec des salaires entre 400 et 600 euros, c’est presque 10 millions d’euros par mois qu’il faut verser.

La solution passe par une ouverture massive du capital et l’arrivée d’investisseurs qui prennent en main l’aspect financier lié au groupe.

Le réseau souffre depuis des années et c’est pourtant la richesse de l’entreprise.

Les responsables ont vu leurs salaires se réduire d’année en année, faute de versement des primes sur objectifs. Pourquoi ?

Non pas qu’ils ne faisaient pas d’effort pour les atteindre, mais surtout parce que cela n’était pas possible.

Pour autant, dans une entreprise qui perd de l’argent chaque année, est-il normal que les personnes qui ont des primes sur objectifs les perçoivent ?

C’est toute la différence entre un passage à vide temporaire et un effort collectif consenti par les équipes et une situation structurelle qui s’installe et qui condamne les équipes à ne jamais espérer la moindre reconnaissance.

Les objectifs doivent sans doute être ambitieux mais aussi réalistes, dans le cas contraire, ils perdent tout leur sens.

Vous qui êtes distributeurs, vous pourrez aussi comprendre pourquoi le cœur n’y est parfois pas dans vos agences…

Les responsables syndicaux que nous sommes, sont dans une situation complexe et dans l’attente. Mais il nous faut être pragmatique et nous n’avons pas fait le choix d’accorder une confiance aveugle et d’attendre pour voir…

Et les chiffres sont têtus, et il faut se rendre à l’évidence, notre pérennité passe par un investissement massif, par la mise en place de vrais emplois, rémunérés normalement, par l’équipement des agences et la mise en place de process opérationnels permettant l’excellence.

C’est pour toutes ces raisons que la presse parle de nous, 18 000 personnes, ce n’est pas rien, et il y a des inquiétudes qui doivent être connues, exprimées, expliquées car derrière ces 18 000 personnes, ce sont des femmes et des hommes qui ont besoin d’être rassurés.

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2 Commentaires

  1. Merci pour cette première explication très profonde des projets économiques passés de l’entreprise ADREXO et HOPPS GROUP depuis 2017 en général, avec cette nouvelle orientation de se diriger dans d’autres domaines de la distribution d’actualité “en vogue” et “prometteuse d’avenir et d’expansion” et donc de profit aussi. Je vois mal comment le secteur de la distribution “traditionnelle” ( pubs et adressés ) peut être maintenu dans cette politique économique qui vise aileurs. Je ne vois pas non plus, de par vos explications, comment un autre investisseur ou un ensemble d’investisseurs multiples – autres que les trois actionnaires actuels un peu “abusés” et en manque de capital – pourraient être motivés d’investir 100.000.000 d’euros ou plutôt plusieurs 100 millions d’euros dans une entreprise avec une structure plutôt “traditionnelle” , même avec l’accord d’un ou de plusieurs syndicats “réformateurs”, comme la CAT. Si c’était le cas quand même, il faudrait s’attendre à des restructurations importantes dans l’entreprise pour garantir la nouvelle orientation et surtout la récuération du capital investi, car aucun investisseur ne fait cadeau de son argent investi – on l’a vu même avec nos 3 actionnaires qui sont à l’oeuvre depuis un peu plus de deux ans seulement.

    • Bonjour, merci pour ce développement, vous avez tout à fait raison, c’est dû pure bon sens.

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